Août 2012, Soukhoum(i), une cité balnéaire près de 20 ans après la guerre Soukhoum(i), plus proche de Sotchi que de Tbilissi, est la capitale de l’Abkhazie, république sécessionniste de la Géorgie, reconnue par la Russie, le Nicaragua, le Venezuela, le Nauru, le Vanuatu et le Tuvalu. Ancienne riviera soviétique, l’Abkhazie est souvent affublée du sobriquet du «pays qui n’existe pas», elle est surtout une entité pétrie de contradictions. Alors que le drapeau abkhaze flotte fièrement au vent sur le port de Soukhoum(i), que le terme d’Abkhazie est présent sous différentes formes dans la ville, le rouble russe est la monnaie locale au grand bonheur des touristes russes qui s’affalent nonchalamment sur les fameuses plages de galets blancs. Bienheureux sont ces derniers de pouvoir profiter du climat subtropical de Soukhoum(i), si proche géographiquement et en même temps si exotique. Nous sommes dans l’Orient russe, le Caucase. Pendant ce temps, c’est une gentille bousculade qui se déroule sur le plongeoir entre les adolescents les plus téméraires et ceux plus hésitants entrecoupée de cris «Un, deux, trois, j’y vais! Non j’ai peur!». Les jeunes rivalisent de prouesse, saltos, plongeons et sauts en tout genre, devant l’impassibilité d’épaves inconnues qui font écho aux bâtiments, décrépis et criblés de balle, découverts au détour d’une rue, tristes vestiges d’un conflit fratricide, à peine camouflés par une rangée de palmiers, dignes représentants de la luxuriante végétation locale.