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Association pour l'aide aux jeunes auteurs

Vincent PINSON – les enfants perdus de katmandou

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Les ruelles de Katmandou sont un refuge pour plusieurs milliers d’enfants. Ils ont entre 5 et 16 ans et dorment, travaillent, survivent dehors souvent organisés en bandes. Ils ont fui leur famille et leur village pour le monde de la rue. Les raisons sont souvent les mêmes, à savoir : l’alcoolisme des parents, la maladie, l’extrême pauvreté, le nombre élevé d’enfants, la mort d’un des parents et le remariage de celui qui reste…

Pourquoi Katmandou, la capitale ? Aux yeux des enfants vivant dans les villages, Katmandou représente le rêve d’une vie meilleure où il est facile de trouver un travail et de s’enrichir. (‘sorte d’el Dorado) Un peu comme le rêve Américain. Pour eux, une fois les pieds dans la capitale, la réussite sera certaine, mais la réalité est bien plus triste : ils sont exposés à la violence de la rue et à ses dangers : la drogue, la faim, les viols, les bagarres incessantes entre gangs, le manque affectif permanent et à la rudesse d’une vie dehors avec peu d’espoir d’en sortir indemne. L’enfant de la rue fait de sa bande sa nouvelle famille et doit par n’importe quel moyen « gagner » de l’argent. Que se soit en mendiant, en volant, ou en faisant de petits métiers. Souvent mal payés ou même impayés, ils se réfugient dans l’ivresse destructrice de la colle et des drogues.

Dans la rue ils n’ont pas de contraintes, ni d’obligation. Ils peuvent rester toute la journée pour jouer avec leurs copains. Ils vont alors trouver dans ce groupe ce qu’ils ne trouvent plus auprès de leurs parents, à savoir le sentiment d’appartenir à une famille, à un « groupe”, l’attachement réciproque et l’entraide.

Sur les chemins de Katmandou, certaines rencontres ne vous laisse pas indifférent. Il y a la force de vie de Ramesh, 12 ans, et de Pujan, 6 ans, qui m’ont touché. J’ai passé trois mois en compagnie de ces enfants des rues, je ne connaissais rien d’eux. Au fil des jours, j’ai appris à les connaître, à comprendre pourquoi ils ont choisi cette vie dans la rue plutôt que leur foyer familial. Ces deux enfants ont endossé un rôle d’adulte et au quotidien font face à la rage de la rue, ils deviennent partie intégrante de son mouvement et de son décor; plus personne ni fait attention, sorte de déshumanisation de l’enfant. Le vrai problème est ainsi la ségrégation sociale dont les enfants des rues de Katmandou font l’oeuvre.

Malgré la barrière de la langue, malgré la défonce à la colle, malgré la violence des gangs, un vrai dialogue s’est créé; entre mon regard et leur regard. Et c’est ce que j’ai voulu retranscrire à travers cette série de photos. Je suis devenu l’observateur d’un fragment de leur vie. L’appareil photo n’était plus une barrière entre eux et moi mais un pont pour pouvoir communiquer, ils ne parlaient pas un mot de français et moi je ne parlais pas un mot de népali. Mes photos étaient un miroir. Leur regard était une façon d’exulter leurs sentiments, qu’il soit joie ou qu’il soit peine. Et ainsi, un lien de confiance et d’amitié s’est tissé; je partageais leur vie. Ces instants figés, sur les photos m’ont permis de voir leurs différentes facettes; celui de l’adulte, celui de l’enfant et celui du rêve. Ils n’ont malheureusement plus beaucoup chose à laquelle s’accrocher, mais ils gardent leur sourire d’enfant, et l’espoir…

Je ne peux photographier seulement ce que je vis, ce qui m’entoure, mon quotidien.

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