APAJ
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Avec le concours du MAD
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Avec le conconours de la Presse Régionale
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Association pour l'aide aux jeunes auteurs

Cédric Guigon – La décharge de Mohammedia

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Malgré la fermeture de la décharge à ciel ouvert de Mesbahiat début 2012, les déchets continuent de s’y amonceler. Dans des conditions de vie plus que précaires, 110 travailleurs informels exploitent les déchets : ils sont les premiers trieurs-recycleurs du Maroc.

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Active, la décharge de Mesbahiat accueillait chaque année près de 90000 tonnes de déchets ménagers, hospitaliers, médicaux à risque. On y trouve aussi des déchets industriels à risque et des ordures issues d’abattoirs.
Sur les détritus, les hommes font de l’élevage. Chevaux, vaches, moutons et chèvres se nourrissent de ce qu’ils trouvent parmi les déchets.

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La décharge est saturée. Quand les déchets brûlent, les fumées toxiques envahissent les poumons. L’air est lourd, l’odeur difficilement supportable.
Dans la rivière qui coule en contrebas, la pollution atteint son paroxysme. Les eaux, chargées en métaux lourds, sont avalées par le bétail. Au bout de la chaîne, le consommateur les ingère.

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Aux confins de l’innommable, des cigognes apportent une touche de grâce.
Sur cette montagne artificielles, elles paraissent y apporter la vie, une lueur d’espoir.

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A peine visibles, les habitations des hommes se confondent avec la décharge.
Derrière cette porte jaune, c’est la maison de Hassan, 23 ans. Il a choisi de devenir éleveur, comme son père. Il vit en alternance sur la décharge et dans un logement social aux abords de Mohammedia.
Chaque jour, il vient s’occuper de son troupeau.

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« Khaddouj », Khadija, c’est la mère de Hassan. Pour l’aider, elle l’accompagne chaque jour sur la décharge. Elle s’occupe du repas, du thé, de nourrir parfois les animaux.
Khadija a choisi de quitter son mari, devenu trop vieux et « incapable ». C’est lui qui avait bâti leur toit dans la décharge de Mesbahiat.
Quand elle sert le thé, ses yeux s’illuminent, son sourire irradie.

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Comme Hassan, ils sont une centaine à exploiter la décharge sauvage. Triant les matériaux, les revendant aux artisans, ils sont les premiers recycleurs du Maroc.
Des associations valorisent le travail informel des trieurs. L’Etat marocain préfère fermer les décharges sauvages et en construire de nouvelles, plus restrictives. Ils privent les hommes qui en vievent d’une activité utile et d’une source de revenus.