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Joseph MELIN – Le bodybuilding, une sorte de liberté

Trois hommes. Tout les sépare : leur culture, leur passeport et leur niveau de vie. À Tel-Aviv, Ramallah ou Jérusalem, ils partagent pourtant une passion : le culturisme. Dans une région marquée par les violences et les frustrations, le corps de chacun représente un ultime espace de liberté.

À Tel-Aviv, le corps est roi et la plage ponctuée d’installations de musculation. Maor Zaradez s’entraîne non loin de là dans une salle rutilante et climatisée. Ce Franco-Israélien a passé les trois ans de son service militaire à réparer des blindés et à porter de lourdes pièces métalliques. Une activité qui occupe aujourd’hui encore les journées de ce bodybuilder professionnel et Mister Israël 2007. Maor Zaradez dit avoir de nombreux amis bodybuilders palestiniens : «On fait du sport pas de la politique ».
Entraîner les forces du Fatah

« Je ne fais pas de politique » Amjad Al Zain le dit aussi. Et ce ne sont pas que des mots. Cette star palestinienne du culturisme a très récemment repoussé une offre venant du gouvernement palestinien qui l’invitait à encadrer l’entraînement et l’alimentation des forces de sécurité du Fatah, le parti au pouvoir en Cisjordanie. Amjad Al Zain collectionne les titres et électrise les foules par exemple lorsqu’il concourt pour le titre de champion de Palestine.
« Si j’avais plus d’argent »

Dans une salle de Jérusalem-Est, Muhannad Al Resheq s’entraîne obstinément sur des machines rudimentaires. Alternant les petits boulots et les courts séjours en prison, cet Arabe-Israélien peine à financer sa passion. « Si j’avais un peu plus d’argent, tu me verrais plus baraqué que ça ». À 30 ans, il vit avec sa mère, ses frères et sœurs – dont il a la charge – au cœur de la vieille ville de Jérusalem.
« C’est déjà une sorte de liberté »

Comment comprendre cet engouement croissant qui dépasse toutes les lignes de démarcation ? Khaled, un bodybuilder rencontré à Ramallah, a sa réponse : «Dans notre pays, il est difficile de se déplacer avec le morcellement des Territoires et les checkpoints. Par contre, tu peux faire du bodybuilding où et quand tu le souhaites. C’est déjà une sorte de liberté.»

Texte : Simon Pittet

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